Comme bons nombres de fois, chaque semaine, chaque mois, j'y avais le droit. C'était obligatoire pour mon "suivi". Mais qu'ils comprennent que j'en avais rien à faire de leur suivi ! Pourquoi ne pas me laisser tranquille avec ces séances de psy à deux balles ! Qu'on me laisse vivre ma vie comme je l'entends Nom de Dieu ! Seulement ils ne voulaient pas ; personne ne le voulait et pour éviter de finir internet dans cette même maison, chaque semaine j'allais à cette séance, la tête d'enterrement placardé sur mon visage, mais j'y allais. J'étais censée parler au psy normalement. Résultat, nous restions assis l'un en face de l'autre pendant une heure interminable à nous regarder dans le blanc des yeux. Ce qui dans son cas n'était pas si mal vu ses beaux yeux bleus... Mais bon, je n'en avais que faire, hein ?

La seule chose que je savais, c'est que la semaine suivante, j'y aurais encore le droit... et ainsi de suite. Ça faisait quelques mois déjà que j'avais ce rendez-vous chaque semaine et que des fois me venait l'envie de ne pas y aller, de partir, fuir, là où personne ne me retrouverait, pour enfin être libre de vivre ma vie comme je l'entendais : sexe, alcool, drogue.... Ou pour me sentir totalement libre, mais cela serait une question de facilité et à coup sur serait ma fin. Je n'étais malheureusement pas assez courageuse que cela. Ma mère, peut-être avait-elle été courageuse de se le faire. Je n'ai jamais su ce qui lui était arrivé, personne n'avait voulu me le dire : suicide ou une maladie, type attaque cardiaque... ? Je n'en savais rien et me demandais si je voulais le savoir. Oui, surement... Mais cela me ferait plus de mal à n'en pas douter, donc je ne dis rien et me contente d'aller voir ce psy chaque semaine de chaque moi jusqu'à ce qu'ils se décident à me "libérer" de cette corvée.

C'était pour dire que j'avais hâte, mais comme d'habitude, je pénétrais dans l'enceinte habillé d'un jean taille basse, d'un débardeur et de ma veste de cuir noire porte bonheur avec la résolution de ne pas parler du tout au psychologue. A quoi ça lui servirait de toute façon de connaître ma vie ? A part l'endormir de belles paroles ? Seulement dés mon entrée, je sentis un regard sur moi, un regard que je n'arrivais pas à identifier... Un regard qui aurait du arrêter de me fixer. Mais bordel qui me fixe comme ça ?! Je n'en pouvais plus, j'avais l'impression d'être la cible d'un tueur à gage moi... Le psy n'en aurait pas engagé un pour me tuer, hein... si ? Non, il ne pouvait pas... Non ? Oh là là, j'allais devenir parano moi avec toutes ces histoires... Je tentais d'identifier cette personne, tueur à gage ou pas pour lui dire ma façon de penser. Ça sera peut-être la dernière chose que je ferais dans ce monde, mais au moins j'aurais été fidèle à mes idéaux jusqu'à la fin . On ne regarde pas les gens comme ça ! Si bien que lorsque mon regard se porta sur un jeune homme d'à peu près mon âge, je me dirigeais d'un pas déterminé vers lui qui était assis sur une chaise. Je me dirigeais vers un patient de cet hôpital ne me souciant même pas des raisons de son internement... J'étais barge ! Mais pas bonne à enfermer !

Voilà déjà plusieurs heures que j'étais assis là. Sur une chaise au milieu du salon, seul et dans mon monde comme toujours. J'avais eut le droit à mes injections comme tous les matins, à mes comprimés comme à chaque petit déjeuner et à mon moment de calme comme chaque jour. On aurait put croire que j'étais entrain de m'ennuyer, à regarder dans le vide comme si quelque chose me fascinais et pourtant ce n'était pas du tout le cas. Sachez que je ne m'ennui jamais. Il ne faut pas se fier aux apparences, c'est ce que je me suis toujours dit. Et comme la plus part du temps il se trouve que j'ai raison, mais on ne prend jamais le temps d'écouter un pauvre fou.

Soudain, quelque chose vint attirer mon attention. J'entendis la porte de ce bâtiment s'ouvrir. Comme j'aimerais retourner dehors, m'évader, prendre l'air, oui, prendre vraiment l'air car le jardin d'ici, je le connais déjà par coeur. Des gens on déjà réussit de partir d'ici, malgré les trois code aux portes, mais ils sont bien vite rattrapé. Ce n'est pas humain de vivre ici 24/24h. Je ne comprenais pas comment une aussi belle demoiselle avait osé entrer dans cet endroit aussi sinistre. On m'a déjà répété au moins cent fois de ne pas fixer les gens de cette manière, ça les met mal à l'aise, ils ne sentent pas en sécurité et pour tout vous dires il parait que c'est quelque chose de très mal poli. Et pourtant, il se trouve que je continu.

Je la vit s'avancer vers moi. Elle n'avait pas peur, ça me faisait plaisir intérieurement. Les gens préfère ne pas nous regarder, continuer leur route et ne pas nous adresser la parole. Pourtant elle, s'était approché vers moi, sûrement agacé par le regard que lui portait. Je ne pense pas qu'elle avait l'autorisation de venir vers moi et encore moins de me parler ou d'autre chose de ce genre là. Pour tout vous dire, on est condamné à rester seul toute notre vie. Je le vais la tête vers elle pour mieux la regarder. Elle me paraissait si grande devant moi. Elle debout, moi assis, il n'y a pas photo, je fais vraiment petit à côté de cette jolie demoiselle. Je gardais le silence et continuais de la regarder comme si rien me gênait.

Je ne comprenais pas... Pourquoi me regardait-il avec tant d'intensité ? Était-il malade ? Mauvaise question, si il était là c'était bien pour une raison. Pas pour faire du tricot mais bien parce qu'il avait un problème. Mais bon, moi aussi j'avais un problème, donc je n'avais rien à dire concernant sa raison ici. Il était pas mal dans le genre fou, mais bon passons ce détail, ce regard... il ne m'avait pas quitté une seconde. Il savait que je venais vers lui, il le savait... Et pourtant il continuait, ne lâchant pas prise. Même pas d'un iota ! Pourquoi me regardait-il comme ça ? Ça me dépassait !

Je continuais de marcher vers lui, d'un pas déterminé, ne le quittant pas des yeux. Il voulait jouer, nous allions jouer, je me foutais des gardes malades, des infirmières et autres personnes vêtus de blanc. Ils n’avaient pas de chout pour moi, ils ne m'intéressaient pas. Par contre si mon psy arrive, je lâche les chiens... Enfin je n'ai pas de chien, mais qu'il vienne pas m’embêter sinon je tape une crise dans cet hôpital psychiatrique ! Ce qui serait mon billet d'entrée pour rejoindre les fous. Trop pour moi, je change d'avis, je vais me tenir à carreaux. Je continuais d'avancer vers Mr Regard qui ne me lâche pas lorsqu'au bout d'un temps, je finis par me trouver face à lui. Je restais là, me positionnant une main sur la hanche, mon regard dans le sien. Jusqu'à ce que j'hausse les épaules et que je lui tende la main.

- Je m'appelle Hélène...

Je me décidais à me présenter. Autant être poli pour la suite, non ? Après je ne savais pas comment il réagirait à ça mais je lui adressais un sourire inspirant la confiance pour qu'il me parle ? Ou ne me bouffe pas ? Peut-être un peu les deux. Je savais quand même où nous nous trouvions, mais j'avais l'espoir ou le fol espoir de rentrer chez moi... Est-ce mal ? Peut-être... Peut-être pas. Nous verrons bien.

La demoiselle s'arrêtait soudain devant moi. Je ne cessais alors de la fixer. Je sentais sa main se tendre vers moi pour serrer la mienne, je vis aussi ses lèvres bougés pour se présenter à moi. Je ne savais pas pourquoi elle s'était approché vers moi pour faire connaissance. J'aurais put comprendre si elle m'aurait giflé ou crié dessus pour que j'arrête, mais là j'étais perdu. Je ne laissais paraître aucun signe de joie, gardant toujours une expression neutre, voire sans vie. Il n'y avait rien de drôle et d'amusant dans cela, une simple rencontre avec une inconnue, une personne qui avait quand même osée m'adresser la parole en ayant pas peur que la violente ou quelque chose de ce genre là.

Je ne lui serrait pas la main non, j'attendais juste qu'elle comprenne que je n'avais aucunement envie de la lui serrer. Pourquoi ? Car elle m'était tout simplement inconnue. J'avais apprit à ne pas parler aux inconnus et surtout aux visiteurs, tout ça était carrément interdit, enfin...je crois. Nous sommes tellement interdit de beaucoup de chose que j'en perd le file et que je ne sais plus ce que j'ai le droit ou pas de faire. Je clignais à plusieurs reprise les paupières. Oui, elle était bien là, preuve que je ne rêvais pas. Cela aurait put être une allusination dut au nombreux médicament que j'avais eut avant.

-Hell.

Enfer, était mon nom et ma destiné.