Tu sais ce qu'il y a de plus douloureux qu'un chagrin d'amour ? - Non - C'est de ne pas pouvoir se rappeler de ce que l'on ressentait avant. Menteuse. Foutue et connasse de menteuse ! Je m'en rappelais, je m'en rappellerais toujours. Non, connard. Pardon. Je ne pourrais même plus dire. Pourquoi tous ces mots, si ce n'est que pour m'embrouiller davantage. Ce n'était pas logique. Qu'est-ce qui l'était en même temps. Je le hais. Oh ouais, je le hais encore plus que ma propre putain de vie. Merde. Je jure trop. Accrochée à ces grilles, je regarde " l'autre côté ". Je tuerais pour être en dehors d'ici. Je tuerais. Mot à bannir de mon vocabulaire sinon je pourrais le ressortir au psy. Comme j'ai envie de lui faire la peau à ce con. Merde, encore. Je soufflais et pinçais mes lèvres. À quoi bon. Je resterais toujours dans cet enfer, pourquoi essayer de faire des efforts. C'était comme promettre le paradis. Foutaises. Encore des mensonges. Pourquoi m'avais-tu menti ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi. Je serrais les dents.

Pouvoir voir l'extérieur, mais ne pas pouvoir y goûté. Tu parles d'un putain de jardin, c'est comme une prison, en pire ! Tu vois les gens passés mais toi, tu peux crevé qu'ils ne lèveraient pas les yeux. D'ailleurs, un sourire mesquin apparut sur mes lèvres. Non, ils ne lèveront pas les yeux. Ils ont peur, tellement peur. Ils sont tellement effrayés, comme si la folie était une maladie contagieuse par contact visuel. Alors ils baissent les yeux et font semblants qu'il n'y a rien. Ils savent, ils savent très bien. Troisième étage, tous les jours à la même heure. Les pires. Les plus affreux. Les plus fous. C'était tellement excitant de les entendre dire ça. Quelques gars faisaient exception et essayaient de s'approcher, dommage qu'ils soient vite écarté, j'aurais aimé m'amuser avec certains d'entre eux. Hell n'était pas là aujourd'hui, dommage aussi. Il m'amusait beaucoup. Lolita non plus.

Une tête passait à quelques centimètres de moi. Mon esprit fit un looping dans ma tête et je criais un « Hélène ?! » non contrôlé. Une jeune fille que j'avais rencontré vite fait en allant chez le psy. Si je m'étais attendue à ce qu'elle ne soit pas du côté logique des grilles, j'en revenais toujours pas. Comment pouvait-elle aller chez ce psy et être ... à l'extérieur ?! Elle le payait par nature, obligée. Ou elle n'était pas folle ... J'en ris et me baffais intérieurement. Si quelqu'un va voir un psy, c'est qu'il est dérangé, non ? Hum, peut-être pas. Bof, j'en sais rien. Je voulais juste qu'elle se retourne et lui parler. Oui, au moins discuter quelques secondes avec quelqu'un de " normal " pour avoir l'air moins folle sûrement ...