Il fait beau, il fait moche, je m'en fiche. Cela fait à présent deux heures que je suis assis sur ce lit. Je ne dirais pas mon lit même si cela fait longtemps qu'il m'appartient, je refuse de dire que ce truc est à moi. Il est dur, pas confortable et renferme tellement de mauvais souvenirs. Je me rappelle certaines fois où ils ont dut m'attacher de force aux barreaux en faire pour éviter que je bouge, où je sentais ses cordes me faire mal, j'appelle plutôt ça des lianes. Ils me croient dangereux mais je ne le suis pas, enfin, c'est ma tête qui l'est. Ce que je dis n'a aucun sens, personne ne se comprend ici, en fait moi même je ne me comprend pas et j'en ris rien que d'y penser. Pas un soupir, pas un sourire, pas un clignement de yeux, non je ne suis pas mort, même si j'aurais préféré l'être, je suis juste dans mes pensées, dans mes rêves échappatoires; et quiconque osera me réveiller aura à faire à moi. Bien sûr que non, je ne choisis pas si je m'énerve à tel moment ou bien à tel moment, ce n'est pas moi qui choisis mais mon cerveau. Je crois qu'on m'a encore donné trop de médicaments. Je ne sais pas lesquels on me donne, je ne les ai pas sur ma table de nuit, ils ont trop peur que je m'enfile toutes ces petits pilules d'un coup. Je n'en aurais à peine put en prendre trois que j'aurais été déjà mort. Quoi que...j'ai connu pire. Quelque chose. Oui, quelque chose sur ma joue.

Je bougeais doucement ma tête, pas trop de mouvement brusque sinon je risquerais de la perdre. Qui est-ce ? Je l'ai déjà vu, je n'ai pas la mémoire courte et je sais qui sait. Alors pourquoi je me pose la question ? Aucune idée mais j'adore me poser des questions. Mes yeux innocent le contemplèrent de haut en bas. Il est si gentil de venir me voir, avec, un carré ?! un cadeau ? Je n'ai des cadeaux que lorsque c'est noël dans le centre, des cadeaux offerts par l'asile, histoire de nous dire qu'on est quand même un minimum aimé. Je posais tout doucement mes fins doigts sur le papier continuant de le regarder. Pourquoi est-ce qu'il m'offre un cadeau ? Ce n'est ni noël, ni mon anniversaire, pour moi ceci n'a aucun sens, mais peut-être que ça en à un pour lui. Je vis quelqu'un derrière la porte. A croire qu'ils ont peur que je lui saute dessus. Bien sûr que je savais qui se cachait derrière cette porte en boîte de couleur blanche. Aucun mot...je ne suis pas bavard, au ça non, du moins je ne commence jamais les conversations.

C'était comme un bourdonnement. J'entendais quelqu'un me parler, je voyais sa bouche bouger mais j'avais dut mal à attendre ses mots. Mes yeux ou plutôt mes paupières étaient lourde, comme si on m'assomait. Je suis définitivement bizarre. Cette personne comprenait peut-être ce que je ressentais, en fait non, personne ne peut ici ressentir la même chose que moi. Même si cette même personne à passé un peu de temps dans cet endroit et qu'elle sait que c'est un enfer, personne ne sait. Onze ans je crois, onze ans que je suis enfermé ici et je ne cesserais de me le répété. Je n'aime pas me faire plaindre mais ce que je sais c'est que je déteste que les gens pense comprendre ce que je ressent alors que je suis détruit de l'intérieur. Pourquoi est-ce que je n'ouvrais pas le cadeau ? Avais-je peur ? Plus rien ne me fait peur. A part les piqûres, ça pouvait-être une bombe, je m'en fichais, ça mettrait fin à tout ce carnage. Les peurs et les phobies ne s'explique pas. Même moi je ne choisis pas ma maladie. Je devrais haïr ma mère pour m'avoir donné sa génétique, mais pas du tout, je ne ressent ni de haine, ni de pitié.

De mes fins doigts j'ouvris tout doucement ce petit paquet carré. Pourquoi est-ce qu'on représente toujours les paquet de façon carré et très stricte ? Ne jamais essayer de comprendre l'homme, surtout pas. Les animaux sont d'ailleurs beaucoup plus logique, ils font des choses et ne se posent pas de questions pour savoir pourquoi ils le font, ils le font c'est tout, c'est écrit dans leur vie. Mes yeux se déposèrent alors sur le cadeau. J'avais du mal à y croire mais je pris quand même tout doucement l'objet entre mes doigts. Une boussoles.
Non je n'avais pas peur de me perdre entre ses quatre murs et vous pouvez trouver ça ridicule, mais moi je la trouve juste magnifique. En or, comme dans le temps, les petites aiguille qui bouge lorsque toi même tu te déplace pour t'indiquer où est le nord. J'en ai toujours voulu une au cas où je déciderais de partir loin de ce monde, pour ne pas me perdre. Le chaîne était tout aussi magnifique et je la passa autour de mon coup, faisant des gestes tout aussi doux que tout à l'heure.

-Merci. Lâchais-je après un long blanc.

Je sentis ses mains se poser tout doucement sur mes poignets. Ils étaient certes violet mais rien de quoi en faire un plat. En fait ils pouvaient me faire autant de mal qu'il voulait, c'était à l'intérieur que je souffrais pas à l'extérieur. Ce centre était mon quotidien. Debout tôt, je prends mes médicaments, je mange, je plane et me promène restant dans mon étage ayant parfois l'occasion de descendre dans le grand salon lorsque je n'ai pas eut de crises depuis quelques temps et sinon je m'occupe à regarder les gens ou le temps par la fenêtre. Je vais jamais dans le jardin, je n'aime pas, je ne sais pas pourquoi. Il m'arrive de penser qu'est-ce que je ferais si je me retrouvais dehors, mais je crois que ça fait tellement longtemps que je ne suis pas sortis que j'aurais beaucoup trop peur de tout ce monde et tout ce bruit autour de moi.

Je posais l'une de mes mains sur cette petite boussole, la serrant assez fort entre mes doigts. Je tenais à elle et j'avais peur qu'elle se casse où que je la perde. Je crois d'ailleurs que si je venais à l'égarer ou si on venait à me la prendre ou bien même à me la toucher à présent, je deviendras assez violent. Je déteste qu'on touche à ce qui m'appartient, surtout lorsque c'est un cadeau. Un peu comme ma poupée de chiffon que je garde toujours à côté de mon oreille et que même la personne la plus proche de moi à interdiction de toucher. C'est tout ce qu'il me reste de ma vie après tout, j'en mourrais si on me retirait ce si peu de choses. Au final je n'ai pas besoin de me sentir aimer ou même avoir de l'affection, c'est chose qui n'ont ni coeur, ni sentiment savent très bien me combler, alors je me dis pourquoi pas ? Elles au moins ne m'abandonneront jamais.

Je sursautais en sentant quelque chose sur mon jean. Le premier réflexe que j'eu c'était d'attraper à toute vitesse sa main. Je la serrait fort comme pour la repousser de ma cuisse et écoutait les paroles de ce dernier. C'était bien la première fois qu'on me disait ça. Je ne pouvais pas savoir avec certitude que ce qu'il disait était à cent pour cent sur et croire les gens n'a jamais été mon truc. Je préférais ne rien dire, continuant de l'écouter, ne bougeant pas à ses paroles. Restant sans vie, toujours l'une de mes mains serrant mon nouveau pendentif et l'autre sa main.

Je ne m'attendais pas à ça. En à peine quelques minutes je me retrouvais plaqué contre mon lit. Je lui faisais mal ? Je n'avais pas fait attention, en même temps je crois que je ne sens plus ce que je fais, je fais mal tant pis ? J'ai mal ? Tant pis aussi. La seule dont j'étais capable à présent, juste après sa phrase, c'était de lâcher un éclat de rire. Ce n'était pas dut au stresse ou quoi que ce soit d'autre, juste un des nombreux symptômes de ma pathologie. Je plongeais mes yeux dans les siens en le regardant, je regardais tous ses moindres faits et gestes, enlever ses chaussures, je me demandais tout d'abord ce qu'il lui prenait et pourquoi il faisait ça. J'avais peur, en fait non, je m'interrogeais juste. Je finis par me rallonger sur mon lit en soupirant et sentis soudain sa tête sur mon torse. Je ne put sursauter et le pousser de moi, m'asseyant de ce pas sur mon lit.

-Tu fais quoi ?

Je le regardais de haut en bas et finis par le fixer de mon regard. Je n'avais pas l'habitude des contacts physique et affectif et me contentait de ce que je pouvais avoir. Juste des paroles, des sourires que moi je ne prenais jamais la peine de le renvoyer. Je l'appréciais. Du moins je crois. En fait je ne suis jamais sûr de mes sentiments pour quelqu'un. Je ne suis jamais tombé amoureux, enfin si lorsque j'étais petit je crois mais chose sûr c'est que à présent je ne m'en soucis plus, je préfère ne pas m'attacher à des personnes pour moins souffrir. C'est juste une question de bon sens, un fou comme ça ne peut pas avoir une vie normale et des relations normales. Mon père vous le dira, il déteste plus que tout que des gens éprouves de la compassion pour moi ou même qu'une personne puisse s'attacher à moi. Je suis qu'une pauvre minable je crois...